Les crises de colère font partie du quotidien avec les enfants, surtout lorsqu’ils sont en bas âge. Ces moments de frustration intense, souvent bruyants et déstabilisants, peuvent être difficiles à gérer pour les parents. Pourtant, il existe des techniques bienveillantes qui permettent non seulement de désamorcer ces tempêtes émotionnelles, mais aussi d’accompagner l’enfant dans l’apprentissage de la gestion de ses émotions. Dans cet article, nous allons explorer différentes méthodes pour traverser ces crises de colère de façon plus sereine et constructive.
Comprendre les colères des enfants
Les crises de colère sont un moyen pour les enfants d'exprimer leur frustration, leur fatigue ou un sentiment d'impuissance face à une situation. Lorsqu'ils se sentent submergés par leurs émotions, ils n’ont pas encore acquis les outils pour les gérer correctement, et ces émotions explosent en cris et en pleurs. Notre rôle en tant que parents n’est pas de réprimer ces émotions, mais de les guider pour que nos enfants apprennent à les identifier et à les gérer.
Cela nous est tous arrivé : l’enfant qui se met soudainement à pleurer et à crier au supermarché parce qu'il voulait absolument un paquet de bonbons, ou celui qui refuse catégoriquement de mettre son manteau alors qu'il fait froid dehors. Ces moments sont difficiles à anticiper, mais savoir d’où vient cette colère permet de l’accueillir avec plus de calme.
Les techniques bienveillantes pour gérer une crise
Voici quelques techniques qui peuvent aider à traverser une crise de colère tout en maintenant une attitude bienveillante et respectueuse.
1. Rester calme
Cela peut paraître évident, mais notre réaction immédiate face à la colère de notre enfant peut souvent déterminer la suite de la situation. Si nous réagissons avec des cris ou de la frustration, nous risquons d’intensifier la crise. L’enfant, déjà submergé par ses émotions, ne pourra pas se calmer si nous-mêmes sommes en colère.
Prendre une grande respiration, compter jusqu’à 10 dans notre tête, ou même sortir quelques instants de la pièce (si la situation le permet) pour nous recentrer peut grandement aider. Cela envoie aussi un message important à l’enfant : "Je reste calme face à ta colère, je peux t'aider."
2. Valider les émotions de l’enfant
Dans le feu de l’action, on peut être tenté de dire à l’enfant "Ce n’est rien", "Calme-toi" ou encore "Arrête de pleurer". Bien que ces phrases soient souvent bien intentionnées, elles peuvent donner à l’enfant l’impression que ses émotions ne sont pas valides ou importantes. À la place, nous pouvons essayer de mettre des mots sur ce qu’il ressent : "Je vois que tu es très en colère parce que tu ne peux pas avoir ce jouet maintenant".
Cela ne signifie pas que nous cédons à tous ses désirs, mais plutôt que nous reconnaissons son émotion. Valider les émotions, c’est un peu comme dire à l’enfant : "Je te comprends, ce que tu ressens est normal, et je suis là pour t’aider à traverser cette émotion."
3. Laisser l’enfant exprimer sa colère en sécurité
Parfois, la seule chose dont un enfant a besoin, c’est d’un espace pour laisser sortir ce trop-plein d’émotions. Cela peut être difficile à accepter, mais il est normal que certaines crises aient besoin de suivre leur cours avant que l’enfant ne puisse se calmer.
Nous pouvons lui proposer un endroit où il se sent en sécurité pour exprimer sa colère, comme un coin calme ou sa chambre. Le fait de lui dire qu’il a le droit d’être en colère, tout en restant à ses côtés ou à proximité, peut aider à désamorcer la situation. L'enfant doit sentir qu'il est entouré et écouté, même lorsqu’il vit une émotion intense.
4. Proposer des alternatives pour calmer la crise
Quand la crise est en cours, il peut être utile de proposer des alternatives apaisantes pour aider l’enfant à se recentrer. Par exemple, lui proposer de prendre un grand souffle ensemble, de serrer un coussin fort dans ses bras ou de secouer les mains pour "faire sortir la colère" sont des techniques simples, mais efficaces.
Dans notre maison, on a adopté une méthode que nos enfants appellent "le tourbillon de la colère". Lorsque l'un de nos petits commence à s’énerver, on lui propose d'imaginer sa colère comme un tourbillon, et de faire tourner ses bras dans tous les sens pour imiter ce tourbillon jusqu'à ce qu’il se sente mieux. Ça peut paraître farfelu, mais ça marche !
5. Être patient et persévérant
Gérer les crises de colère demande du temps et de la patience. Il ne suffit pas d’appliquer une technique une fois pour que cela fonctionne à chaque fois. Chaque enfant est différent, et ce qui fonctionne avec l’un peut ne pas avoir le même effet avec un autre.
Cependant, avec de la persévérance et de la cohérence, les enfants apprennent petit à petit à mieux gérer leurs émotions. Il est important de se rappeler que ces moments difficiles ne sont que temporaires, et qu’en les accompagnant de manière bienveillante, nous leur donnons des outils précieux pour l’avenir.
Que faire après une crise de colère ?
Une fois que la tempête est passée, il peut être tentant de tourner la page immédiatement, mais ce moment de calme est en réalité une opportunité précieuse. C’est le moment où l’enfant est réceptif, où il peut comprendre ce qui s’est passé et apprendre de la situation.
Nous pouvons lui poser des questions comme "Qu’est-ce qui t’a mis en colère ?" ou "Comment te sens-tu maintenant ?" Cela aide l’enfant à réfléchir sur son émotion et à mettre des mots dessus. Il est également possible de discuter ensemble de solutions pour la prochaine fois, par exemple : "La prochaine fois que tu seras fâché, on pourra peut-être essayer de prendre un grand souffle ensemble, qu’en penses-tu ?"
Prévenir les crises de colère
Bien sûr, toutes les crises ne peuvent être évitées, mais il existe certaines actions que nous pouvons mettre en place pour en limiter la fréquence ou l’intensité.
1. Anticiper les situations difficiles
Certaines situations sont plus propices aux crises que d’autres, comme les transitions (aller se coucher, quitter le parc, etc.). Anticiper et prévenir l’enfant à l’avance de ce qui va se passer peut l’aider à mieux gérer ces moments. Par exemple, on peut dire : "Dans cinq minutes, on devra partir du parc. Est-ce que tu veux encore faire une fois la balançoire avant qu’on parte ?"
2. S’assurer que les besoins de base sont comblés
Fatigue, faim ou surstimulation sont souvent à l'origine des colères chez les jeunes enfants. En veillant à ce que leur routine soit respectée (repas, siestes, temps calmes), on peut prévenir bien des tempêtes.
En conclusion, gérer les crises de colère avec bienveillance demande du temps, de la patience et surtout beaucoup d’amour. En adoptant une attitude calme et en validant les émotions de nos enfants, nous les aidons à grandir avec des outils précieux pour faire face à leurs propres émotions, non seulement dans leur enfance, mais tout au long de leur vie. Ces moments de colère, bien qu’éprouvants, sont en réalité des opportunités d’apprentissage pour eux comme pour nous.
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